Plume de soie Inscrit le: 28/11/2010 De: Strasbourg Envois: 180 |
Tu étais vrai... J'ai longtemps suivi la route que tu traçais, au gré de tes colères déguisées en art de vivre. J'ai mangé dans ta main comme un oiseau apprivoisé, que la liberté désespère. J'ai hurlé comme un loup, pour mieux ensevelir mes mystères. J'ai enfanté l'illusion de tes promesses, et la désillusion de tes espérances inachevées. J'ai vainement cherché tes yeux, tandis que tu perdais ton regard dans l'anticipation de tes voyages. Tu étais vrai dans tes silences.
J'ai trébuché sur la rigidité de tes exigences, et l'aspérité de ton intolérance. J'ai mendié ton baiser avec avidité. J'ai feint l'indifférence, la folie, l'acceptation. Je n'ai jamais travesti ma désespérance. J'ai tu mes ambitions, j'ai bâillonné les rêves, qui ne ressemblaient pas à l'insistance de tes convictions. Tu étais vrai dans ton aveuglement.
J'ai bu tes mots parce que tu ne savais pas mentir. J'ai cru à tes vérités, à l'efficience de tes révoltes. J'ai douté de tes trahisons, de tes manipulations, de tes amours parallèles. J'avais oublié que sous l'armure, le preux chevalier n'était qu'un homme. J'ai refusé longtemps l'indifférence, l'oubli, la réalité d'un monde ordinaire. Tu étais vrai dans tes nouvelles certitudes.
Puis j'ai cessé de miser sur ta clairvoyance, et la bonté de tes souvenirs. J'ai renoncé à m'étourdir, dans l'improbable tourbillon d'un passé partagé. J'ai faite mienne l'idée absolue, que ton amour n'avait été que vent et poussière. J'ai remisé tes rires, ta tendresse, tes promesses, au grenier de tes absences. J'ai découvert un matin, que j'étais morte de t'avoir aimé. Tu étais vrai dans ton adieu...
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