C'est venu doucement,
Sans qu'on y prenne garde,
Un amour par mégarde
C'est venu simplement
Comme deux gouttes d'eau
Enfantent le torrent,
Et que l'eau du ruisseau
Retourne à l'océan.
Comme à l'aube glacée
Si blanche à l'infini
La perce-neige est née,
Et que l'oiseau revit
De la branche meurtrie,
Eclatera la rose,
Comme la poésie
S'envola de la prose.
Comme l'ombre s'étend,
Couvrant le champ d'honneur,
Et qu'au matin levant,
Il se fait champ de fleur.
Comme neige au soleil,
Un bonhomme a fondu,
Et que dans le sommeil
Se perd l'amour perdu.
Comme la solitude
Retrouve en son chemin
Une autre solitude
Et lui donne la main
Comme une fleur qui s'ouvre
Aux couleurs de l'amour
Mon regard te découvre
Un peu plus chaque jour,
Tu deviens l'horizon
Que la brume effaçait
Et moi, je me confonds
Aux rêves que tu fais.
C'est venu doucement,
Sans qu'on y prenne garde,
Un bonheur par mégarde
C'est venu simplement
SC
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Boileau