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Ma moustache week-end détente ,un petit sourire !!!
J’avais une belle moustache, A peine plus jeune que moi, Elle me donnait l’air potache Et en plus emplissait d’émoi
Le cœur des jeunes jouvencelles, Car ma moustache aimantée, Attirait fort ces demoiselles Qui venaient s’y alimenter,
En baisers de mes douces lèvres. Elles ont tellement donné, Qu’aujourd’hui, elles sont en grève, Las, on les a abandonnées.
Ma moustache était bien brune, Mais voici qu’un vilain matin, Dans le miroir, mes yeux en brume, L’ont mirée ; elle était châtain.
Déjà poussaient des poils grisâtres, Ce fut un terrible dépit, Mon humeur fut acariâtre Car je me sentis décrépit.
Le temps a déposé sa marque, J’ai couru chez le teinturier Qui me fit vilaine remarque : « Vous êtes un vieil aventurier ! »
Ma moustache cria vengeance Et une fois « reteinturée », Elle prit un air de jouvence Qui me permit de capturer,
Un grand amour de jolie femme, La femme du teinturier, Qu’à cause du propos infâme, J’eus l’honneur de cocufier.
Mais j’ai du raser ma moustache, Car hélas, son poil batailleur, Devenait une blanche tache Qui me donnait l’air railleur.
N’ayant plus mes belles bacchantes Je perdis mon sex-appeal Et mon humeur devint choquante, A tel point que j’en devins vil.
Un jour traînant dans la brocante, J’y trouvais postiche ersatz, Une énorme et brune bacchante, Et alors, tout recommença,
Je redevins la coqueluche De mes amours au féminin, Ca bourdonnait comme la ruche, M’éveillant au petit matin.
Car je sortais d’un si beau rêve Que je me pris à regretter, De n’avoir plus assez de sève Ni plus de poils à me brosser.
Je n’ai jamais eu de moustache, Mais dans la vie il faut rêver, Cela guérit et je m’attache, A dire :« s’aurait pu m’arriver ! »
Capricorne, le 12/03/2011
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