N'habitant plus ma ville natale, j'y reviens de temps en temps, la transformation salutaire et urbanique change le paysage. Attaché au passé et à son histoire maritime de par ses chantiers navals, ses hangars portuaires qui disparraissent n'ayant plus d'utilité, c'est une page qui se tourne. Je dois bien l'avouer je vis mal cette transition...



Ils ont cassé les corps spacieux
Et s’envolent les souvenirs de ma jeunesse
Ils ne restent plus que leur squelettes monstrueux
De nouveaux quartiers se construisent en allégresse

Nantes, qu’on t-ils fait de toi ?
Je ne te reconnais plus…

Les bulldozers se font les dents sur les hangars
Plus d’entrepôts, plus rien des chantiers.
Je les traverse le regard perdu hagard
Entre les herbes folles sur un petit sentier

Nantes, qu’ont-ils fait de toi ?
Je ne te reconnais plus…

Tout est aseptisé, beau, neuf, urbain…

Je me rappelle, marmot, des bateaux sur les rails
En maillot de bain prêts à plonger dans la Loire…
Les bruits des marteaux, les cris des ouvriers au travail
Les éclairs néons des fers à souder dans le soir…

Nantes, qu’ont-ils fait de toi ?
Je ne te reconnais plus…

Et pourtant je t’aime ma ville….
Je n’aime pas le lifting que tu as réalisé…

J’irai, je vais fleurir vos squelettes avant leurs disparitions
C’est ma mémoire en agonie, toujours plus décalée
C’est mes pleurs du port et des navires en extermination
C’est mon fleuve qui a perdu sa vie et n’amuse plus que les vacanciers…

Nantes qu’ont-il fait de toi ?
Je ne te reconnais plus…

Mes repères ont été détruits…