Je vois dans l’océan en contemplant Rio
Dans le regard des flots une étoile noyée
L’aube maille à maille sur le Corcovado
Tisse de brume bleue la baie ensommeillée.
Froissée de nuit, sculptée de soie, Muse s’éveille
Elle est vĂŞtue de matin et ses yeux noirs brillent
Comme des perles dans l’écrin du jour naissant
Sur son Ă©paule joue un soleil caressant.
Le clair obscur qui la multiplie en fantĂ´mes
M’invite au désir, des envies, des rêves d'ombre
Éclosent en moi. Dans le lointain je dénombre
Des nuées roses de fleurs d’amour en atomes.
Plume trempée dans l’encre de Guanabara
J'écris des mots qui d’océan à tire d’aile
Parlent d’îles, d’elle et déploient en ribambelle
Voiles et parfums d’épices de Bahia.
Ces fruits de la passion sur des couches de miel
Ces morceaux de plaisir, ces tartines de ciel
Ruminés chaque fois que je vis un exil
Sont souvenirs profonds des matins au Brésil.
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"Ce qui a le moins vieilli en moi c'est ma jeunesse"...Et il escaladait l'échelle appuyée à rien pour aller marier une girouette au vent