Les profonds abyssaux
De tous nos idéaux
Noires forteresses sous l’écume des vies
Ces anciens colossaux
Colonne et chapiteaux
Là où disparaissent les enfances enfuies.
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N’avons-nous eu un jour avant que de sombrer
Ce regard plein d’amour sur nos cils emperlés
Des caresses douces d’une mère évasive
Déjà nous signifiant les attaches fautives ?

Ce regard éprouvé tout au long des années,
Tant de bleu qui brille, tant de froideurs données,
Ces mêmes yeux vrillés sur nos vies prisonnières
Tout en nous carcérant en ces amours premières.

Et ainsi corsetés de passions fortes et belles
Tous feignant dès l’abord d’en être les rebelles
Mais en fait trébuchant sous le joug des tendresses
Chaque jour nous pesant agitant nos détresses.

Ma mère dans ta nuit, que ne t’ai-je laissée
Plutôt que de devoir sous le moindre baiser
Frissonner chaque fois qu’une passion me vient
Parce que loin de toi mes soleils sont éteints !

Tu épies en ta nuit mes vaines embrassades
Quand ton regard me trouve au matin trop maussade
Entre ces bras jetés comme au travers d’un lit,
Ta victoire assommoir : sans toi il n’est de vie !

Alors je vais courbé sous ton regard posé
Me jugeant, me jaugeant, chaque jour imposé,
Qui m’ attire et tire jusqu’au bord de ta tombe
Où depuis bien longtemps tu m’attends … si je tombe .