Plume de soie Inscrit le: 7/1/2011 De: Envois: 79 |
Les immigrés. La détresse et l’angoisse provoquées par l’ingratitude. L’ingratitude d’un sol pourtant régulièrement cultivé Mais ne voulant rien donner à ces paysans réprouvés Dans ce pays isolé où règnent l’accablement et l’incertitude.
Voilà les mauvaises circonstances qui poussent vers ailleurs, Ces travailleurs qui ont toujours espéré des jours meilleurs.
Ils ont dans le cœur cette amertume indicible Qui leur reproche leur statut d’incapables. Ils ont sur le cœur cette impuissance inavouable Qui les fait haïr cette misère irrémissible Car leur vie et déceptions et lassitude.
Alors ils quittent leur terre et leurs habitudes. Et, ce n’est franchement pas de gaité de cœur, non, Qu’ils se séparent de chacun de leurs chers compagnons. Adieu à leurs veillées hivernales autour du feu embaumé, Chacun racontant une histoire en tenant tête à la fumée. Adieu au chant des oiseaux propagé par la brise légère ; Adieu à leurs fleurs des champs qui bordent les chemins Tantôt caillouteux, tantôt tirant sur le carmin. Adieu à cette pluie fine et malheureusement passagère. Adieu à la douce musique continue de la petite cascade ; Adieu à leurs courses ; à leurs escalades et à leurs escapades Quand ils étaient petits, loin de se douter qu’un jour . . . Ils seront malheureusement contraints de partir à leur tour.
Ce n’est pas pour leur plaisir que les immigrés Quittent leur maison, leur village et leur patrie ; Leurs amis, leurs parents et leur fratrie. C’est malheureusement toujours contre leur gré Qu’ils laissent souvent au pays, femme et enfants, Pour se retrouver désormais seuls à l’étranger.
Les candidats pour le départ non sans danger, N’embarquent jamais en s’esclaffant . . .
Ils savent très bien, qu’une fois sur le paquebot Et, une fois arrivé dans ce lointain pays de cocagne, La solitude sera désormais leur seule compagne. Pour eux, pas de sortie ni de boite de nuit ni de mambo. Là -bas, ils seront les manœuvres des maçons ou des plâtriers. Le soir, après la journée de travail harassant du chantier, Ils retrouveront leur baraque, logement sommaire et collectif, Pour profiter d’un sommeil au bienfait approximatif.
L’argent qu’ils gagneront péniblement, Sera presque intégralement envoyé aux familles. Ils ne garderont rien pour leurs amusements. Vivant à l’écart, ils n’auront nul envie de bisbille.
Pendant tout leur séjour, ils ne seront jamais admis. . . Juste tolérés par la population à cause à leur permis. Une population qui verra en eux un danger potentiel Pour les femmes et surtout pour les jeunes filles.
Pourtant, par bonheur, certaines seront assez gentilles Pour leur prendre la main dans un élan préférentiel, Preuve qu’il ne faut jamais désespérer des ethnies.
Partout il y a de la bonté et partout il y a de la vilenie.
Fin. Mahdaoui Abderraouf. Le 31 Mars 2009.
Les mots sont là . Il faut juste réussir à les réunir pour réaliser un ensemble harmonieux; gage d'une lecture agréable.
Mahdaoui Abderraouf.
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