Les gazelles attendent, sagement empressées,
Que d'une main très tendre on les mène au pré,
Posées sous une lune d'une infinie beauté
Elles boivent l'immense et les éternités.
Car un jour viendra où, vraiment apprivoisées,
Elles sauront enfin, dans une main posées,
S'abandonner au temps, à la vie, apaisées,
Et cesser leur course folle, toutes échevelées.
Elles demeureront libres, rebelles, révoltées,
Et leur sourire restera beau à se damner!
Mais peut-être enfin, blotties, sécurisées,
Auront-elles le droit d'arrêter de tembler.
En attendant ce moment, tel animal blessé,
Elles galopent toujours, biches effarouchées,
Leurs yeux ouverts au monde, brillants, tout dorés,
Palpitantes et offertes, câlines, énamourées.
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