Lorsque je partirai, de larmes je ne veux,
Ni soupirs, ni regrets pour ce dernier adieu.
Je voudrais m'envoler légère dans les nues,
Sous les rires, les chants de ceux qui m'ont connue.

Buvez à ma santé le vin et le champagne
Et que la mousse soit ma dernière compagne.
Quelques gouttes versées sur le suaire blanc
Remplaceront les mots et les grands sentiments.

Je ne veux point de fleurs, moi qui aiment les roses,
Elles se faneraient trop vite, vite écloses.
Dans un jardin pourtant je veux être enterrée,
Anonyme, au milieu de trois rouges rosiers.

Car mon âme ressemble à leurs frêles corolles.
Le soleil du matin qui sans cesse les frôle
Et caresse en passant leurs pétales de soie,
Lorsqu'il chauffe trop fort, les brûle quelquefois.

C'est pourquoi en dessous des arbustes bénis
Je veux me reposer et que tous mes amis
Puissent me retrouver aussi fraîche qu'avant,
En décembre bouton, et fleurie au printemps.