On appelle "centon" un poème composé de vers empruntés soit à un même auteur, soit à plusieurs. Ainsi, un centon peut être commis à partir de deux auteurs différents seulement, jusqu'à un nombre indéfini de poètes. Le poème n'est pas trop de saison mais les vers des poètes embrassent chaque intervalle de l'année.
"Centon" sur le poème "PRINTEMPS" de Victor HUGO
La nature endormie ressuscite au vernal ;
Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Quand les premiers bourgeons s’offrent au pastoral,
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire.
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les jardins sont flattés par la rose trémière,
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Dont la feuille frémit sous la pure lumière,
Se courbent mollement comme de grandes palmes.
Les papillons s’en vont danser sur les bouquets ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
La nature est en fête et gazouille aux bosquets.
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Érigeant leur ramure à l’empire céleste,
Sont joyeux d’être ensemble, et se disent des vers,
Quand au potron-minet la grâce est manifeste.
Dans la complicité des formes, des couleurs,
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Il étend bienveillant ses rayons enjôleurs ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit on croit entendre
À travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Tandis que tout s’endort sous le regard d’un ange,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.
Tout paraît transcendant… que cela est étrange !
ANDRÉ
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Victor HUGO
PRINTEMPS (Poème original)
Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l'ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)