Plume d'or Inscrit le: 26/3/2016 De: Envois: 1384 |
L'orphelin, l'hivernale métaphore L'orphelin tremblotte dans le sombre manoir. Aucune tendresse ne scintille Dans cet asile où l'enfance se meurt A l'abri des adultes réprobateurs ; Aucun geste d'affection ne clignote Dans cette indifférence Élevée à la hauteur d'une institution ; Son hiver à lui s'étale sur l'année. Au loin, la petite sarcelle grogne ; Son chant aussi s'est perdu Dans les eaux solitaires cernées d'hiver.
Alors, les larmes de sang coulent Dans l'ombre des soleils endormis, A l'obscurité des sombres lunes ; Elle mouillent la paillasse de l'orphelin. Alors, les sanglots s'épanchent à grands flots Sur les joues se creusant d'abandon. Dehors, l'hiver céleste De sa peine se déleste ; La vierge aussi, à flocons blancs, Pleure l'enfant gisant sur ses flancs.
Haletant après une mère aimante, Languissant après un père rassurant, L'orphelin furète le sourire bienveillant Dans les recoins de leurs âmes, Le pupille de la Nation fouille leurs cœurs Dans la bâtisse austère abritant ses rêves. L’oisillon abandonné dépérit aussi ; Il fouine jusqu'à la mort ; Nul ne le réjouira de nourriture ; L'hiver a la dent dure.
Puisse un esprit câlin Envelopper l'hiver de l'orphelin ; Puisse un baiser divin Le réchauffer de chaleur humaine ; Le printemps, lui, embrase maints et maints hivers.
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