J'autopsiais l'ennui ici né..
tant et tant je m'ennuyais
mes nuits noires semblaient
des jours éteints à jamais..

Je m'amusais à dénombrer
les nuages blancs cotonneux
puis les gris faisaient si vieux...
le ciel faisait lui ce qu'il pouvait..

Je marchais sur un tapis de feuilles
mortes elles semblaient bien mortes
jaunes craquantes sous mes bottes
la rue alors un immense cercueil...

Je foulais le sol en traînant les pieds..
l'ennui était si mortel presque affreux..
il fait peut être soleil en d'autres lieux..
l'imaginaire tentait de m'y entraîner..

Je baladais une grande incertitude..
mélange d'amertume et de regrets..
du tant pis pour mes actes manqués..
puis j'oubliais presque par habitude..

Je promenais ma solitude temporelle..
comme on promène son petit chien...
elle en laisse si docile et l'air de rien..
flairait et me guidait bien sûre d'elle..

Je prenais le temps de m'égarer..
du temps à tuer je possédais...
l'ennui de son linceul m'enveloppait..
à demi morte presque j'étais...

L'autopsie de l'ennui achevée...
désoeuvrée la route je reprendrai..
si la vie me voit un peu fatiguée..
à l'ombre d'un arbre en fleur..me reposerai...


Isabelle le 28 novembre 2015

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