Lorsque je serais partie,
et que l'on ne m'attendra plus..
que le jour sera pareil à la nuit
toute mon existence mise à nu..
secrets et remords juste des non dits...

Si la mort me fascine autant..
c'est que je ne la connais pas
je sais qu'elle nous, qu'elle m'attend..
quelle patience a t-elle quand l'ingrat..
la défie elle qui lui promet paradis blanc..

Est il plus facile de vivre au jour le jour..
buvant les paroles qui causent au futur..
Dieu qu'il est étrange ce chemin le parcours..
on a beau avoir le coeur et la peau durs..
la faucheuse n'aime pas les longs discours..

Je ne m'y ferais donc jamais..
à ces gerbes et ce rituel religieux..
ces cierges qui brûlent sans sourciller..
ce prêtre si humble faisant de son mieux..
sa bible à la main un cercueil sourd et muet...

La messe caresse les oreilles des fidèles..
écouter puis laisser ses pensées vagabonder..
on accompagne le défunt que plus rien n'interpelle..
les proches la larme à l'oeil sont déjà loin égarés..
la douleur les emporte et pèse soudain l'éternel..

Et toute une vie se rappelle à nos mémoires..
on en dit que le beau et le bon.. bien sûr..
à quoi servirait de salir ce moment déjà si noir..
il vaut mieux se souvenir doux.. c'est moins dur..
l'offrande approche j'ai fait les fonds de tiroir...

Quand ça sera mon tour j'aurais donc à faire..
j'aimerais un linceul posé sur mon corps apaisé..
lui qui aura fait les cent pas pour éviter l'enfer..
je ne crains pas ce repos dans le lit de l'éternité..
puisque j'aurais vaincu la colère de Lucifer...

Lorsque je serais partie..
que mes obsèques soient chantantes..
inutile de me faire l'éloge en mots gentils..
je n'étais pas si gentille.. dérangeante..
je ferai mieux là haut c'est promis !

Isabelle le 10 mai 2015

----------------