DERNIER SOUFFLE...
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Ayez pitié du vent qui va et vagabonde
Qui ne sait d’où il vient et ne sait où il va,
Qui dans le grand fracas des tumultes du monde,
Comme traînée de poudre s’arme pour des combats.
Voyez à fleur de mer comme il déplie les vagues,
Froisse leur nudité de frissons étouffés,
Entendez-les gémir en désastreux zigzagues
Soulevant dans les airs des clameurs maculées.
Au désert d’une rue enveloppée de pluie
Invisible et sournois court son imaginaire,
Soulève un jupon s’attarde puis s’enfuit,
Tel un bras vigoureux ii empoigne la terre.
La ville le retient sous ses portes cochères,
Au plus près de ses murs étouffe son ardeur,
L’arbre du vieux jardin tout près du presbytère
A encore une fois, cru à sa dernière heure.
Entendez-le souffler, chevauchant la campagne
L'apatride géant des ténèbres venues,
Epuisé, sur les monts, endors-toi dans la fagne,
Pousse ton dernier souffle et disperse les nues.