Ivre d'enchantement et de féerie
Au paroxysme de son euphorie
Savourant ce moment d'extase infinie
Donnant libre cours à sa fantaisie
Ma mère pousse un youyou
Mon Dieu ; comme c'est fabuleux !
Le youyou de ma mère est légendaire
Youyou extraordinaire
Enchanteur et ensorceleur
Aigu et tellement long
Époustouflant et enivrant
Émouvant et envoûtant
Youyou berbère
Précieux et cher
Comme la pluie du désert
Comme les trésors de la terre
Comme cette perle rare
Qu'on ne trouve nulle part
Quand ma mère pousse son youyou
Mon Dieu ; comme c'est contagieux !
Les vieux sages deviennent fous
Les petites filles font la moue
Le paon fait la roue
Le chien fait le beau
Quand ma mère pousse son youyou
Mon Dieu ; comme c'est fabuleux !
Les femmes deviennent des déesses
Dénouent voluptueusement leurs tresses
Dansent lascivement jusqu'à la transe
Les hommes deviennent des cavaliers
Brandissent vaillamment leurs fusils
Attaquent farouchement leurs ennemis
Les enfants deviennent des étalons fiers
Agitent leurs magnifiques crinières
Galopent ébranlant la terre
Dans le vent et la poussière
Quand ma mère pousse son youyou
Mon Dieu ; comme c'est merveilleux !
Le soleil brille en pleine nuit
La lune et les étoiles sourient
Les dunes et les collines prient
Les arbres se réveillent
S'étirent et baillent
Les rigoles rigolent
Les ruisseaux ruissellent
Les torrents déferlent
La vallée s'émerveille
La terre devient belle
Et épouse le soleil
Quand ma mère pousse son youyou
Mon Dieu ; comme c'est majestueux !
Le youyou de ma mère
Réinvente les songes
Allume les cierges
Fait danser les vierges
Sans musique sans chant
Élargit l'horizon
Apporte la joie à la maison
Quand ma mère pousse son youyou
Mon Dieu ; comment c'est beau !
L'espoir illumine les maux
Les colombes bravent les corbeaux
Les détenus brisent les barreaux
Les opprimés défient les bourreaux
Les martyrs meurent en héros
Quand ma mère pousse son youyou
Mon Dieu ; comme c'est somptueux !
Le youyou de ma mère
Éteint l'enfer
Écume la mer
Allume l'éclair
Déclenche le tonnerre
Fécond la terre
Rend les hommes fiers
Quand ma mère pousse son youyou
Mon Dieu ; comme c'est vertigineux !
Le youyou de ma mère …
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Agadir le 23/11/2011

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!