J’avais une âme poétesse
Et un esprit cartésien,
Malgré sa triste étroitesse,
Pire qu’un puits artésien.
Ils ne faisaient pas bon ménage
Et entraient souvent en conflit,
Pourtant ils avaient même âge,
Le temps les avait ennoblis.

Au cours d’une de leur bagarre,
Il y a eu échauffourée,
Et je vis mon âme hilare
Devant mon esprit effaré,
Lui asséner éclats de rire
Qui semblaient mortifiant
Et puis on assista au pire,
L’esprit devint lénifiant.

Ramollissement des neurones,
Assura un bon praticien
Alors l’âme devint patronne
Et moi un piètre technicien.
Pardonnez-moi donc mes absences,
Mon esprit, lui, s’est évadé
Et mon âme en pénitence,
A vu l’amour se dégrader.

Voici donc mon ambivalence,
Que j’essaie de vous expliquer,
Maintenant quand mon âme danse,
Mon esprit se met à forniquer.
C’est ainsi qu’il prend sa revanche
Sur l’âme et son hilarité,
Et puis quand elle se déhanche,
Il refuse l’alacrité.

Et je n’écris plus de poème,
A cause de ce désaccord,
L’âme et l’esprit, plus, ne s’aiment
Sans pouvoir dire qui a tort.

Capricorne, le 28/04/2010