Assis devant l'assiette, il disait sa prière,
Et de sa main tremblante, il tenait sa cuillère ...
Ses yeux bleus, larmoyants, trahissaient sa douleur,
Car lorsqu'elle est partie, il a perdu son coeur.

Il a passé sa vie au milieu des prairies,
La faucille à la main, cet excellent mari,
Sa femme à ses côtés, il pouvait soulever
Des montagnes pour elle, du coucher au lever ...

Assis devant l'assiette, il disait sa prière,
Il restait là, tout seul, dans sa maison de pierre ...
Combien de temps encore, à subir ce silence,
Pour cet homme meurtri qui a perdu patience .

Il n'a plus qu'une envie : de rejoindre sa mie,
Celle qui l'attendait, chaque soir de ses jours ...
Sa moitié, son amour, mais aussi son amie,
il attend, patiemment, qu'arrive enfin son tour.

Il disait sa prière, assis devant l'assiette,
Il avait revêtu son plus joli costume,
Le fusil dans la main, le doigt sur la gâchette,
la tête dans la soupe, et le canon qui fume ............


canaille ...

R.M. Marseille le lundi 19 avril 2010

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Ecouter le silence, c'est preter une oreille attentive a ceux qui n'osent pas parler. canaille