Tous ceux que j’aimais, sont partis
Vers des aurores nouvelles ;
Leurs regards pleins de sympathie
Et de lueurs immortelles,
Caressent encore mon cœur
Dont la porte reste ouverte.
Mais personne ne reviendra.
La ville git dans sa torpeur,
Toutes les têtes sont couvertes
Du même drap.
Et sous le regard aveugle
Des immeubles aux volets clos,
Un seul coin de terre meuble,
Aussi triste qu’un huis-clos,
Accueille une violette
Solitaire, désabusée
Et inquiète.
Tous ceux que j’aimais sont partis,
Mais sous leurs regards amusés
Je me sens toujours investi
D’un amour intarissable ;
Même sous le soleil couchant
Et ses ors périssables
Qui redeviennent flaques de sang.
Tous mes souvenirs s’enflamment
A la chaleur de leurs regards.
Les étoiles sont leurs âmes
Que je scrute avec égard.
Tous ceux que j’aimais sont partis,
Me laissant dans la solitude ;
Le poids des jours s’appesantit
Sur moi, c’est une certitude.

Capricorne, le 25/03/2010