Dieu c'est la peur du noir
Les épouvantes conjurées,
Demain qui a la face à rictus
Blême d'un égorgeur du coin du bois

Dieu est ce murmure qui échappe
aux faibles
Quand apparaîssent soudain
A leurs yeux pâles les murs d'hopitaux
Sous le pur ciel que les poétes chantent

Dieu c'est l'horreur
Des cheveux que le temps
Blanchis et encore celle
De ces maux atrôces
Que ces cons si habiles
A faire s'élever vers les étoiles
Le lourd cul de l'humanité
et qui ont découvert les secrets
Du diable
ne savent pas guérir


Dieu ce sont ces vertus
Dont les hommes se dépouillent
C'est la peur de l'homme d'être si
Desespérément seul
Dieu c'est le ciel figé
Fatal comme un caillot
sur la carotide entaillée
Sur tout un peuple torturé
sur des grabats devant l'idôle
Cette conne dans son trou de granit
come une concierge foudroyée
A Lourdes,
C'est l'eau et la douleur
C'est les déitées de plâtres
Les fabriques de saints
C'est la chasteté migraineuse
Les incantations adressé aux asticôts
C'est le mur blanc ou se cogne le crâne
C'est l'invention du clairon
Et des guerres joyeuses
C'est la pureté des massacres
Dieu entonne un chant viril
Dieu est un homme
Aux machoires carrées
Aux phalanges dures
C'est un adjudant
Qui pelote les enfants de choeur,

mais fléchissons l'echine
devant l'autel
La kibla
Les grimoires

Détournons-nous de nos fréres
Afin de contempler cette grande ténébre
Q'avec une craintive tendresse
Au millieu de notre nuit
Nous nommons:
Notre Dieu....