Petit, j’eus un maillot de bain
Que ma grand- mère avait tricoté.
Il couvrait ma maigre bedaine
Lorsqu’étant sec ou peu mouillé.

Sa laine couleur grisâtre,
Lui venait d’un vieux tricot
Que grand- mère très opiniâtre
A transformé en calicot.

Oui mais voilà le dilemme,
Dans rivière où je me baignais,
Le maillot un peu bohème
Absorbant l’eau, s’alourdissait.

Se transformant en éponge,
Et le niveau de l’eau baissait
Lorsqu’en m’extrayant de l’onde,
Maillot sur mon ventre glissait,

Malgré que j’y mis des ficelles
Comme ceinture, pour soutenir
Le maillot sous mes aisselles
Et ainsi mon sexe retenir

Caché à la multitude.
Maillot s’étirant, devenait
L’objet de mon inquiétude,
Car sur le sol, il traînait.

Et m’allongeant sur la rive,
Rapidement, sur mon bassin,
Je rabattais loque en dérive
Qui pend sous mes yeux assassins.

Jetant regard à la ronde,
Je m’assure que nul n’a vu
Ma réaction pudibonde,
Ce qui me prend au dépourvu.

Le maillot de bain de grand -mère
Fut un bien mauvais souvenir
Et surtout grande misère,
Je dois, c’est sûr, en convenir.

Capricorne, le 05/11/2009