Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6528 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
196 utilisateur(s) en ligne (dont 162 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 0
Invité(s): 196

plus...
Choisissez
image.jpg
HĂ©bergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Prose (seuls les textes personnels sont admis)
     Mort aux vaches!...
Enregistrez-vous pour poster

A plat Sujet précédent | Sujet suivant
Expéditeur Conversation
Capucine
Envoyé le :  10/10/2009 11:56
Plume de platine
Inscrit le: 1/7/2009
De: Bruxelles
Envois: 3392
Mort aux vaches!...
Mon mari et moi, encore jeunes mariés, passons un week-end de Toussaint dans un petit village de nos Ardennes. Au programme, promenades en amoureux, descente vers la rivière le long des sentiers, dégustation de tartes aux prunes et aux myrtilles, visite des petites églises de la région, petits gueuletons sympa…

Nous voilà partis à travers champs. Le ciel est clair, le temps froid mais agréable. Nous marchons d’un bon pas, sans nous rendre compte que nous nous écartons de plus en plus de la route principale.

- Tiens, le soleil commence déjà à descendre à l’horizon et les ombres s’allongent sous nos pas. Il est temps de rentrer avant que la nuit ne nous surprenne!

Bien sûr, le paysage a bien changé depuis tout à l’heure et des écharpes de brume se lèvent dans les prairies, rendant les contours du paysage flous et un peu inquiétants.

- C’est par là, affirme mon époux, en montrant un point, juste devant nous…

- D’accord, mais où est la route ?

Car devant nous, il n’y a que des champs, séparés les uns des autres par d’étroits sentiers et fermés de clôtures en barbelés…

- Ne t’en fais pas, me rassure mon cher et tendre, on va prendre un raccourci en traversant quelques prairies ; nous aurons vite rejoint la route, tu vas voir…

Enjamber les premiers fils est un jeu d’enfant car mon époux abaisse galamment ceux-ci pour me permettre de passer sans encombre/
Tout Ă  coup, je sursaute :

- C’est quoi cette ombre qui remue devant le bouquet d’arbres, là, dans le fond ?

- Froussarde, raille mon mari, tu as peur d’une vache, maintenant ?

En temps normal, je n’ai pas peur des vaches : qui aurait peur d’une de ces paisibles bêtes mâchouillant à longueur de journée, l’œil béat (avec une larme au coin) et la queue en chasse-mouches ? Oui mais ça, c’est en pleine journée et tout le monde sait que la nuit métamorphose les plus douces créatures en monstres de cauchemars !
Une première vache se lève, suivie d’une deuxième, puis d’une troisième, et bientôt c’est tout le troupeau qui se dirige vers nous, poussé sans doute par la curiosité… mais moi, je n’en mène pas large, d’autant plus que voilà de nouveaux barbelés à franchir, et qu’un minuscule petit bout de terrain nous sépare des bovins.

Je lève la jambe droite, le plus haut possible pour enjamber le fil, pose mon pied sur le sol, m’écartèle pour faire suivre la deuxième jambe, encouragée par mon mari, quand c’est le drame : le fil s’est relevé plus vite que prévu et me voilà solidement coincée par l’entrejambe de mon pantalon dans lequel sont venues se ficher les pointes des barbelés !

Vous imaginez le spectacle ! D’un côté, mon mari qui essaie de me « décoincer »… De l’autre les vaches qui se bousculent au portillon, de plus en plus curieuses, mais aussi de plus en plus inquiètes. Et moi, au milieu, morte de trouille, sentant le souffle chaud de ces grandes bêtes que je connais surtout en images, en bonne citadine que je suis.
Je me vois déjà piétinée par leurs sabots et gisant dans une mare de sang, tandis que mon malheureux époux cherche en vain du secours.

Pas de GSM à l’époque ( eh non !) : il va falloir nous débrouiller tout seuls, comme des grands !
Je tire, je tourne, je secoue, je déchire, et, victoire ! Alors que mes mains tremblent et que mes jambes sont en coton, je parviens à défaire le fil et je m’abats dans les bras de mon mari, tandis que les vaches célèbrent l’événement en poussant des meuglements de triomphe.

Nous ne demandons pas notre reste et longeons le pré à toute allure. Prairie suivante, pas de troupeau à l’horizon. Finalement, les pylônes électriques nous remettent sur le droit chemin. De retour au gîte, épuisés, nous nous affalons sur le lit. On soigne mes écorchures au mercurochrome ; je recouds l’accroc de mon pantalon.

Et bien, vous me croirez ou non, mais depuis cette aventure mémorable, chaque fois que je croise un troupeau, je ne peux m’empêcher de marmonner un
« Mort aux vaches ! » plein de ressentiment en souvenir de la frousse qu’elles m’ont collée un week-end de Toussaint, il y a longtemps…




Capucine

A plat Sujet précédent | Sujet suivant

Sujet :  Expéditeur Date
 » Mort aux vaches!... Capucine 10/10/2009 11:56
     Re: Mort aux vaches!... Honore 10/10/2009 17:55
     Re: Mort aux vaches!... Escandihado 20/10/2009 15:17
       Re: Mort aux vaches!... Capucine 21/10/2009 20:39
     Re: Mort aux vaches!... Soliane 7/3/2010 7:41
       Re: Mort aux vaches!... Capucine 7/3/2010 22:38
         Re: Mort aux vaches!... poemic 8/3/2010 20:56
           Re: Mort aux vaches!... Capucine 13/3/2010 12:55
     Re: Mort aux vaches!... Facillire 13/3/2010 10:37

Enregistrez-vous pour poster