Un jour viendra, que je serai
Devenu très vieux et très laid,
Au crépuscule de ma vie,
Courbé par l’âge et décrépi.

Et toi insolente jeunesse,
Tu mépriseras ma vieillesse,
Et tu me pousseras du pied
Vers le fossé des oubliés.

Tu t’interrogeras sur moi.
Soigner les vieux ? Enfin pourquoi ?
Ils ne nous servent plus à rien,
Coûtent cher en retraite, en soins.

Ce sont des bouches inutiles.
Ils nous encombrent, imbéciles,
Et nous regardent de leurs yeux
Bordés de sang, et tout chassieux.

Quel spectacle pour nos enfants.
Oui ces vieux sont bien dégoûtants.
S’ils restent propres, on les tolère,
Mais pour beaucoup, c’est la galère.

Un jour enfin, je partirai.
Tu soupireras, satisfait,
En pensant « déjà un de moins ».
On va respirer le matin.

Et tu continueras ta vie,
Glorieuse, belle et sans souci,
Tout préoccupé de ta gloire,
Et voulant entrer dans l’histoire.

Puis viendra un jour, tu seras
A ton tour, très vieux et très las,
Un gamin viendra te pousser,
Tu regarderas étonné…..

Le 27 avril 2005

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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)