La peupleraie des indicibles.



La peupleraie des indicibles
Comme irradiée par l’inaudible
Ma vie s’écoule en doux rondeau
Noyée j’y ris en mes roseaux

Châtaigneraie des renaissances
En ma disette je fais bombance
Les roux d’automne me sont printemps
Je loue clairière à prince charmant

En sapinière ensommeillée
Je veille des nuits émerveillées
Aiguilles tendres de mes matins
La neige noire mon parchemin

Toute éclairée en la chênaie
Je bois le ciel par les trouées
Ma force ancrée en mes racines
Mes morts perdues dans les ravines

En ma pinède aux cent cigales
Je redeviens la Nachtigall
Fouler la vie comme on vendange
Etre l’été que l’on engrange

Vois-tu là bas l’orangeraie
Tous mes soleils comme un secret
Je suis le fruit le grain la branche
Demain sera le vrai dimanche.


• « Die Nachtigall » : le rossignol.

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Lou, aux nuits rossignol...