Je voudrais parfois que l’on m’arrache le cœur


Tout un présent d’incertitudes
Toute une vie de mots manqués
Et cette idée de solitude
Qui fait de l’ombre à toute pensée

Je voudrais parfois que l’on m’arrache le coeur
Je deviendrais insensible au bonheur

Comment voler en hirondelle
Quand on se sent souvent corbeau
Toute encombrée par les crécelles
Et les angoisses comme un fardeau

Je voudrais parfois que l’on m’arrache les yeux
Je deviendrais insensible au joyeux

La vie est là en bord de route
Serai-je enfin au rendez-vous
Serpents sifflants serviles doutes
Et si mon cœur devenait fou

Je voudrais parfois que l’on m’arrache mon âme
Je deviendrais insensible à la flamme

Ton soleil me darde de confiance
En forêt sombre m’a guidée
Tu sors à peine de l’enfance
Et tu as su me redresser

Je voudrais parfois que l’on m’arrache la peau
Je deviendrais insensible à ton Beau

Viens fais de moi ton arc-en-ciel
Fixons nos couleurs en délires
Transforme mes amers en miels
Que mes peurs deviennent désirs

Alors

Tu caresseras ma peau
Tu restaureras mon âme
Tu m’ouvriras les yeux
Tu feras battre mon cœur

Ce sera

LE BONHEUR.

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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."

Racine, "Phèdre"...