Les lettrines des latrines


Dédié aux scribes anonymes



Sur murs et portes qui portent d'aisées osées lettrines
Murmurent les potes bafoués de dosés mots avoués aux latrines
Les braguettes sont déboutonnées et les ceintures sont défaites
Les bras mettent déboulonnés des peintures de fins doigts faites

Sans censure sans sur leurs fringues radieux quelque goutte salée
Mais sûr sur la chaux blanche de leur dingue chaud culot inégalé
En termes des plus grossiers ô mon Dieu que de révolte et de rage
Embellissent de marron comme des lys leur délit délire délice sage

Avez-vous souffert disent leur graffiti pour cette connaissance?
Si c'est oui vous sont donc offerts ces mots irrités de bienséance
Si c'est non vous sont couverts ces babillages hérités par chance
Avez-vous étouffé nos voix sur vos voies voire en lieux d'aisance?


Farid

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




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