Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6527 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
60 utilisateur(s) en ligne (dont 51 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 2
Invité(s): 58

lefebvre, isabelle24, plus...
Choisissez
mee
Hébergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Vos poèmes ***UN SEUL PAR JOUR*** Les "poèmes" érotiques descriptifs ne sont pas les bienvenus sur ce site
     Exclus partout, par tous
Enregistrez-vous pour poster

A plat Sujet précédent | Sujet suivant
Expéditeur Conversation
khanisty
Envoyé le :  6/2/2009 10:24
Plume d'argent
Inscrit le: 19/12/2007
De: Besançon
Envois: 389
Exclus partout, par tous



Moi, je ne demandais pourtant rien, au départ ...
On m'a déposé là, peut-être par hasard,
Peut-être avec un but, mais on ne m'a rien dit ;
On ne m'a pas prêté les clés du paradis.

On ne m'a pas fêté comme la providence,
On ne m'a pas soufflé qu'on avait de la chance ...
Il m'a plutôt semblé semer la confusion,
Et ma venue n'a pas fait l'objet d'effusions.

Ma mère avait déjà cinq mouflets sous sa robe,
Et mon père ses trois bouteilles pour voir l'aube ;
Je suis descendu voir ce qui poussait dehors,
Voir si là bas les fleurs portaient des boutons d'or.

Mais en bas de la tour, ne germaient pas de fleurs ...
Le sable de la cour n'arrosait que la peur.
Le moindre des débats vous menait au combat,
Et ce sans exception, pas même les ébats.

L'ennemi vous trompait, les amis vous vendaient.
De malicieux lutins, de méchants farfadets,
Voilà tout ce qui restait des contes de fées
Dans ces histoires où survivre est ton trophée.

Je m'étais réfugié dans les classes d'école,
pour y décrocher ma lune, mon auréole,
Pour y dénicher la main tendue de l'espoir,
Pour trouver une raison de rêver le soir.

Cependant, ma bobine n'a pas du leur plaire.
On ne m'y aura demandé que de me taire
(Car c'est ainsi, Monsieur, qu'on se montre exemplaire !),
Parce qu'on s'y fou des blessures de nos guerres.

Je n'ai pas écouté le jeune homme en galère
Qui se disait professeur et s'en donnait l'air,
Alors qu'à la limite, s'il faut être clair,
On aurait pu s'entendre comme bons compères.

J'étais venu pour y apprendre l'avenir.
Lui aussi. Et advint ce qui devait advenir :
On ne s'est pas compris, et pas plus écoutés.
On a tué le temps l'un et l'autre à douter.

Douter de l'un, douter de l'autre. De toi, même ...
L'école était pourtant, pour moi, comme un emblème.
C'était la promesse qu'un jour enfin l'on m'aime,
Qu'un jour un baiser reposera mon front blême.

J'ai eu beau me jurer que j'y débusquerais
Palmes et mérites, doux accessits dorés,
Je n'ai pu conjurer ce foutu sortilège
Me guettant dans chaque classe, sous chaque siège.

Il m'aura poursuivi jusqu'à la toute fin,
Jusqu'à ce jour où je n'ai plus eu la faim
Pour assumer l'ennui, l'échec, l'humiliation,
La haine, les préjugés, l'incompréhension ...

Un brin trop âgé pour rester avec les gosses,
Mais bien trop peu pour au boulot rouler ma bosse,
J'ai trainé mes seize balais dans la poussière
Des rues de ma cité aux relents suicidaires.

J'y ai retrouvé la peur, l'ennui, la misère ;
J'y ai appris l'orgueil, la rage et la colère ...
J'ai pris ce qui venait pour me faire des frères,
Ceux que je me liais au bon gré des galères.

On s'est tous reconnus à ces airs convenus
De dur qui ne veut pas montrer ses plaies à nu ;
Comment envisager, là-bas, de se plaindre,
Quand on tape sur ceux se risquant à geindre ?

Exclus partout, par tous, pour des idées reçues,
Vus comme des parasites ou des sangsues,
Réduits à ne briguer que les portions congrues,
On se résout alors aux affres de la rue.

On finit par croire que c'est notre destin,
On se laisse abuser par l'odieux baratin
De ceux qui refusent de nous voir au festin,
On se convainc qu'on n'est pas digne du gratin.

Ça peut sembler léger, pour vous, comme attitude,
Mais quand l'exclusion vous devient une habitude,
On finit par lâcher droiture et rectitude
Persuadé qu'elles ne sont pas de vos aptitudes.

Dans les faits, il est relativement facile
De ne pas prêter l'oreille aux voix imbéciles
Tant qu'elles ont la clémence de rester futiles,
Discontinues, sporadiques et puériles.

Mais c'est une toute autre affaire, mon ami,
Quand vous y êtes immuablement soumis,
Quand chaque jour on vous cible comme ennemi,
Il en vient un où vous consentez à demi.

Et vous déciderez, ce jour là, excédé,
Que désormais, le préconçu sera fondé,
Qu'il est temps de cesser de tendre l'autre joue,
Et que quitte à perdre, ma foi, autant qu'on joue !

Moi, c'est une fois que je m'y suis résolu
Que l'étau du crime a jeté son dévolu
Sur ce cœur qui rêvait encore d'absolu
Mais qui perdait de vue l'avenue du salut.

Tout est allé si vite, à partir de là,
Que j'en ai précipitamment perdu le la :
Drogue, alcool, délits ; j'ai couru sur la pente
De mon déclin à une allure ahurissante ...

Ô, si vos beaux yeux sur ces quelques lignes s'usent,
N'allez pas croire que je cherche des excuses :
Je sais bien qu'il y en a qui ont traversé
Les rives de mon Styx sans jamais déchausser.

Ne soyez pas trop prompt à juger mes faiblesses :
Le fait que certains fassent preuve de prouesses
Induit-il qu'on se doit d'avoir autant d'adresse
Pour qu'on ne condamne pas notre maladresse ?

Pourriez-vous me jurer détenir la sagesse
Qui vous aurait toujours conduit avec justesse,
Malgré l'inexpérience de votre jeunesse,
Loin du gouffre béant qui longe la détresse ?

Si vous trouvez aisé d'avancer le malheur
Pour se justifier d'avoir commis telle erreur,
Il l'est plus encore d'estimer à la hâte
Que toutes ces douleurs n'en sont pas les stigmates.

Cette société n'est pas plus responsable
Des actes dont je me suis rendu coupable
Que ne pourrait l'être notre Mère Nature
D'avoir créé l'homme avec tant de démesure.

Mais il n'empêche que bien rare sont les fleurs
Qui peuvent pavaner d'éclatantes couleurs
Quand elles ont du germer dans un terreau stérile ...
Est-ce moi ou la vie qui m'a rendu hostile ?


----------------
Le blog de ma muse ... N'hésitez pas à cliquer sur la bannière pour y jeter un p'tit coup d'œil ;)

A plat Sujet précédent | Sujet suivant

Sujet :  Expéditeur Date
 » Exclus partout, par tous khanisty 6/2/2009 10:24
     Re: Exclus partout, par tous pouniack 6/2/2009 10:31
       Re: Exclus partout, par tous anonyme 6/2/2009 12:23
     Re: Exclus partout, par tous douceur3 6/2/2009 15:40
       Re: Exclus partout, par tous poemic 6/2/2009 21:33
     Re: Exclus partout, par tous Amedyaz 6/2/2009 21:41
       Re: Exclus partout, par tous khanisty 9/2/2009 9:16
         Re: Exclus partout, par tous chouchou 10/2/2009 9:52
     Re: Exclus partout, par tous Domie 10/2/2009 11:07
       Re: Exclus partout, par tous jp183 10/2/2009 11:32

Enregistrez-vous pour poster