Je suis le Mascaret je remonte à la source
Comme si la mort ne me bottait les trousses
Je deviens hirondelle à l’abri des printemps
A l’hiver pied de nez je réponds en chantant
Je suis une Chimène une fille du Feu
Ta promise étourdie par les salves des Dieux
Et quelle que soit l’issue de notre belle aurore
Nous ouvrirons ensemble les Chants de Maldoror
Je suis la Sibérie transportée aux Maldives
En mes pays glacés ne sentais âme qui vive
Mais nos étés à naître éclaboussent les cieux
De turquoises odorantes et d’outremers heureux
Je suis douce Juliette aux cents balcons penchée
Et toi tel Roméo en nos rêves perchés
Tu récites Shakespeare songeant aux nuits d’été
Ophélie ressuscite en Hamlet apaisé
Je suis Anna Karenine et j’ai raté le train
Lara en sa troïka Jivago prend ma main
Scarlett devant Tara qui sourit triomphante
Et en pensées déjà je deviens une amante
Je suis une captive que tu ramènes au port
Oui je te veux pirate tu es le maître à bord
Inversons les destins jetons nous mêmes un sort
Buvons tous ces doux philtres et serre moi très fort.

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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."

Racine, "Phèdre"...