Mon automne

Mon automne
Tout sauf monotone
Odeurs saveurs douceurs rousseurs
Tu erres en chien perdu
Sans collier de verdure
Entre champs et pâtures
Désertées des glaneurs
Mon automne
Aux forêts vierges
De bourgeons mais
Crépitantes de brumes
Au petit matin
Je froisse feuilles et branches
Fracassées pour
Dévoiler mousses gorgées tendres
Mon automne
Tiens l’été joue à cache-cache
Eté indien en plages atlantiques
Douce tiédeur d’arrière pays niçois
Flambées franches en Ardennes
Là c’est l’hiver qui arrive à grands pas
Implosion olfactive
Futaies sombres
Girolles et marcassins
Et les hêtres et les trembles
Oh mes arbres
Chaque tronc est un saint
Je me sens elfe
Plus que jamais
Franchissant les frontières
Entre l’ici et demain
Mon automne
Ma saison sans enfer
Viens colore nous la vie
De tes ors et tes pourpres
Vendanges tardives
Veloutés de grains lourds
Promesses caresses
Ivresses prouesses
Mon automne
Enfin.

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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."

Racine, "Phèdre"...