Plume de satin Inscrit le: 15/9/2008 De: Envois: 25 |
En avant! Il en est des hommes comme une suite interminable de cycles et d’adhésion. Une fois révoltés, cela passe bien vite lorsqu’on atteint un certain degré de pouvoir, on se regroupe automatiquement en personnalités similaires jusqu’à ne former qu’un bloc uniforme et bien régi. C’Est-ce que j’ai pu remarquer lors de festivals musicaux ou lors de contacts anarchistes. Perdu par erreur et inadvertance au milieu d’un joli troupeau d’adeptes de notes assemblées, je regardais la joie de se retrouver, les paroles faciles et les saluts factices. J’entendais comme un vent soudain venant du fond des âges, du plus basique de l’état de l’homme monter la réponse unique à la question lancée par un des chanteurs vedettes de la soirée.
« -Et aux fascistes ont dit quoi? -NON »
Est-il nécessaire de crier avec la meute ses idées pour bien montrer qu’elles sont sincères? Blotti dans mon abri, trois brins d’herbes refermés avec finesse par un bras aimé, je pensais aux manifestations, pour la paix ou pour la guerre, pour le travail ou le chômage, pour le vert ou le bleu, et ses masses primitives scandant avec honneur et joie le sésame pour la communauté choisie. Cris de guerre, slogans, chants sportifs, entrez dans ce sac que je puisse le fermer.
Pour en revenir aux contacts anarchistes, les cheminements sont différents mais le résultat semble et demeure le même. Une non-évolution brandie en révolution. Assis à côtés d’anars de tout poil, je comprends en me renseignant à bonne source que non seulement ils l’ont, le même poil, mais qui plus est, ils se le caressent à longueur de journée pour remuer la queue. Il paraît qu’ils sortent des magazines? De vrais torchons où sont étalées leurs vérités. Des vérités relatives qu’ils ont intégré au fur et à mesure de leur conditionnement, dans des slogans, dans des réunions où la parole serait ravie à un partisan de l’autre. Non-ouverture. Ce non si souvent employé, voilà leur lance avec laquelle ils partent combattre les moulins à vent.
Mais quelque chose est incompréhensible.
« Il est interdit d’interdire » « Sous les pavés la plage » « CRS SS »
Je pense impossible de faire du neuf avec des toiles d’araignées et des principes inchangés depuis maintenant près d’un demi-siècle. Le chien est en train de mordre sa mère. Sa mère qui elle-même fût de tous les changements sociaux, puis installé dans ses réformes, s’est engraissée, a trouvé son panier si confortable qu’elle y est restée. Et son enfant ne cherche pas à changer le monde, juste à gagner le panier mou et raisonnable de sa génitrice.
Il en est des hommes comme une suite interminables de clones, de reproductions aléatoires mais fondues dans une même substance, sans goût, puante et lisse.
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