C’est l’odeur du grand large
Et les enfants qui jouent
Sable marées soleil
Embruns et beurre salé
Que la Bretagne est belle
Malgré ce ciel plombé
C’est parfum de lavandes
Et panier de cerises
C’est ce verger en fleurs
Et les milliers d’abeilles
C’est le jus de groseilles
Que patiemment tamise
Main d’aïeule ridée
Mais sage et insoumise
C’est ce rire d’enfant
C’est les pièces encombrées
Et les jouets par terre
Le Nutella vidé
Et la musique Ă fond
C'est les portes qui claquent
La vie passe par lĂ
Qu’importe ses fracas
C’est la fugue de Bach
Les zéphyrs de Mozart
C’est l’infinie douceur
Des infimes bonheurs
C’est ces étoiles au ciel
Et les amis rĂŞveurs
Qui finissent tranquilles
Un dessert très sucré
Nous refaisons le monde
Jusqu’au petit matin
Nul besoin de faconde
Nous Ă©voquons destins
C’est les yeux de ma mère
Quand je reviens de loin
C’est les cris de guerre
De mes petits cousins
C’est la carte jaunie
Tombée d’un livre ancien
Où d’écriture fine
On demande une main
C’est l’avion qui décolle
Le clapotis des eaux
C’est le lilas qui chante
Et un bébé dodu
C’est l’inconnu qui passe
Me regarde au fond des yeux
Un jour quoique je fasse
Il me demandera du feu
C’est les rencontres reines
C’est un vin délicieux
C’est l’odeur du pain frais
Les parfums de blé mûr
C’est ce très vieux CD
Que j’écouterai en boucle
C’est mon livre préféré
Que tu m’offriras en double
Tout ce qui vaut la peine
De dire oui au bon dieu
C’est toi qui me rappelles
Et qui veux me revoir
C’est de me trouver belle
Et de reprendre espoir.
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