Voilà la pluie,frère,
Qui se disperse,
Qui se répand,mère,
Puis qui m'agresse

Voilà la vie qui passe,
Furtivement me sourit,
Enervée,me délasse,
Charmant dans mes yeux,luit

Revoilà ma solitude
Qui accourt sans détour vers moi,
Cruelle comme d'habitude,
Sournoise,ça va de soi

Voilà un bout de printemps
Qui m'offre un brin de rire,
Mais surtout vive le vent
Qui m'enroule et m'enivre

Voilà celle qui m'a vu naitre,
Je la crois la plus belle de toutes,
Elle donne du blues à mon etre
En délivrant ma chair de sa croute

Voilà la grande rivière
Qui découle de mes vaisseaux,
Parvient à noyer les poussières
Qui salissent ma peau

Voilà mon émotion de frère
Que je voudrais plus vieux que moi,
Qui se psaume dans mes prières,
Quand ça va pas,quand ça va pas

Voilà mes enfants qui se précipitent,
Tant de beauté s'énervant pour rien,
Qui viennent à me rendre nostalgique,
Innocence magique de mes matins

Voilà mon paternel qui sonne,
Puis qui danse maladroitement
Au milieu d'un cercle monotone,
J'applaudis pour le rendre vivant

Autour de moi ce petit monde,
Qui m'arrose telle une plante fatiguée,
Mais tu vois par cette ronde,
Je chasse la mort de mon palier.


A.Matheu