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     L'aigle et la nue
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Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  13/7/2008 0:36
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
L'aigle et la nue
L'aigle et la nue

La nue
Aigle libre qui dans le ciel erre
Et déploie ses ailes loin de la terre,
Ami de la divine immensité,
D'une amante au front pâle daigne écouter
Les doux soupirs et les douces prières!
Quand je vois reluire ta prunelle fière
Dans l'azur immense, comme le soleil,
Mon Å“il que ne ferme point le sommeil
Avec ses doigts blancs, se remplit de larmes!
Tu t'envoles, sourd à mes alarmes
Et insensible à mes cruels tourments;
Pourtant, amant dont l'âme est courroucée,
Ton œil, plus puissant que l'œil de Lyncée,
Me voit, et tu ne me consoles point!
Ulysse des airs, où vas-tu si loin?
Ta Pénélope, à tes vœux fidèle,
À son rivage amoureux t'appelle!
Ô, toi qui es plus brave que les lions,
Pour nulle Hélène ne combat nulle Ilion!
Si Jupiter, ton maître et ton père,
Dont tu portes le Foudre dans tes serres
T'y envoie, au doux nom de notre amour
Jure-moi, mon amant, ton prompt retour,
Ou emporte-moi comme Ganymède
Du dieu qui t'envoie l'amant et l'aède!
Ô, emporte-moi dans tes puissants bras
À l'azur où t'appelle l'époux d'Héra!
Quoi? Tu t'en vas, et moi je demeure?
Vois mon cœur qui saigne et mon œil qui pleure
Ou, si tu consens à m'abandonner…

L'aigle
Au nom du soleil prompt à rayonner
Dans l'azur que ses rayons éclairent,
An nom de la nuit qui vint nous plaire,
Tant de fois quand, t'aimant comme tu m'aimais,
Sur ton sein propice je m'endormais,
À mon amour n'impute point ce crime!
Ô, nue! De tes feux je suis la victime,
Je t'aime et je ne puis te haïr,
Mais, hélas! Je ne puis désobéir
Aux arrêts d'un père redoutable!
Que m'importe cette guerre effroyable,
Moi, maussade amant dont le cœur est las?
J'abhorre Pâris comme j'abhorre Ménélas!
Mon Hélène est ici, ma douce Hélène!
J'eusse aimé respirer ton haleine
Et rallumer ton flambeau embrasé
Par le feu pur de mes ardents baisers;
J'eusse aimé, dans ta couche charmante,
Endormir ce cœur qui me tourmente,
Ce cœur qui n'aima et n'aime que toi!
Mais il faut obéir. Telle est la loi
Du sort. Appesantis par les blessures,
Les Grecs à Troie attendent un augure.
Agamemnon comme Ménélas gémit
Et mon père, hostile à leurs ennemis,
Dieu et juge parmi les dieux augustes,
M'envoie, secondant leur cause juste,
Raffermir leurs bras aux fers impuissants.
Troie tombera car mon père y consent.
En vain les dieux eux-mêmes la secondent!
Le Foudre la frappera, cette ville immonde,
Hector, pour les crimes de Pâris châtié…

La nue
Ne suis-je point digne de ta pitié
Si de ton amour tu me dis digne?
Sans toi Jupiter peut montrer ses signes,
Qu'il en emplisse le ciel et la mer!
Qu'il en charge les vents à Éole chers!
Les mortels, avec leurs armes puissantes
Qui à la guerre, insensées, consentent,
N'en peuvent point rougir le sein immortel!
Qu'à ces Grecs qui encensent ses autels
Il dicte ses arrêts dans les temples!
Mais que mon amant de loin contemple
Le carnage maudit aux sombres attraits!
Ah! De ces Troyens je crains tous les traits!
Je ne vivrai point si ces traits te blessent!
Aigle puissant, ne raille point ma faiblesse,
Toi dont l'amour pâlit mon front hagard!
L'aigle
Et de tes sourires, et de tes regards,
Et de l'hymen qui unit nos âmes,
Mon cœur épris, que tu remplis de flamme,
Toujours fidèle, se souviendra toujours!
À tes prières je ne suis point sourd;
Je ne puis trahir un cœur qui m'aime!
Dussent les Grecs périr, dussé-je moi-même
Gémir, par les fers des Troyens blessé,
Par les vents et les ondes bercé,
Je reviendrai à ta couche blanche
Et comme l'humble hirondelle sur sa branche
Sur ton sein béni je me reposerai!
Attends-moi, ô, ma nue! Je reviendrai
Et je déploierai mon aile preste
Loin de Troie où les Achéens restent!
Par la guerre mon cœur n'est point endurci!

La nue
Et moi, fidèle, je t'attendrai ici
En comptant les nuits et les aurores
Que mon cœur tremblant pour tes jours implore!

L'aigle
Douce nue, tu n'attendras point longtemps;
Je reviendrai, nos cœurs seront contents!

*PS: Chers amis poètes,
Ce poème s'inspire essentiellement de la mythologie grecque. "L'aigle" en question est l'aigle de Zeus. J'ai choisi de le remplacer par Jupiter, son équivalent romain, pour des raisons esthétiques; le nom de Jupiter est tout simplement plus élégant à dire, donc à écrire, en français, étant d'origine latine (ce n'est point une règle générale, la langue grecque peut également être très élégante, surtout le grec archaïque). Ledit aigle est amoureux d'une "nue" (ou d'un nuage); ce substantif n'est guère utilisé au singulier, je l'emploie à cette forme par amour de la langue classique, dont la beauté et la concision me fascinent tant.
L'on sait que l'aigle est l'oiseau et le messager de Zeus, et ce grâce à la "Théogonie" d'Hésiode (Th. 507 ), à la tragédie d'Eschyle "Prométhée enchaîné" (Prom.1022 ), à l'"Antigone" de Sophocle (Antig.1040), à l'"Hélène" d'Euripide (Hel. 17), à la "Description de la Grèce" de Pausanias (Desc. V, 22, 5 ; 7), aux "Idylles" de Théocrite (Idylle 15, 124 - Les Syracusaines ou les Fêtes d'Adonis), à la "Bibliothèque" d'Apollodore (Biblio. III, 12, 2) et à "l'Odyssée" d'Homère (Od. II, 146). Ce poème s'inspire justement, mais d'une manière implicite, d'Homère, et plus précisément de sa très fameuse "Iliade". Voici le détail de l'Iliade qui m'a inspiré: Homère y décrit l'aigle comme un "annonciateur" (l'aigle est également devenu l'attribut de saint Jean l'Évangéliste, voilà une curieuse analogie): Hector attaquant bravement les Grecs vaincus, Agamemnon exhorte, dans une harangue (procédé homérique par excellence) ses soldats à combattre l'ennemi; Zeus eut pitié de lui et, grâce à un signe qu'il envoya à l'armée grecque, un aigle enlevant un jeune faon, permit à l'armée grecque de reprendre courage (Il. VIII, 247). Dans mon poème, je dépeins, dans une fiction poétique, ce même aigle, amoureux de sa nue, allant à Troie pour dévoiler aux Grecs ce signe de Zeus. La nue, son « amante » (à prendre au sens classique: "sa bien-aimée"), essaie, par crainte et par amour, de l'en dissuader. Mais l'aigle parvient à la convaincre de le laisser partir, en lui promettant de revenir vivant à sa couche.
Désolé, encore et toujours, pour tant de longueur. Je ne prétends guère enrichir votre très bonne culture. Je voulais juste apporter la lumière sur quelques détails expliquant les origines mythologiques de ce bien humble poème.
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Sujet :  Expéditeur Date
 » L'aigle et la nue Yosri l'Enchanteur 13/7/2008 0:36
     Re: L'aigle et la nue anonyme 13/7/2008 1:06
       Re: L'aigle et la nue gepeto2 13/7/2008 1:39
         Re: L'aigle et la nue vauv 13/7/2008 20:07
       Re: L'aigle et la nue cyrael 3/12/2008 10:45
     Re: L'aigle et la nue douxreveur 13/7/2008 8:36
     Re: L'aigle et la nue Mostafa 13/7/2008 22:07
       Re: L'aigle et la nue Yosri l'Enchanteur 14/7/2008 0:24
     Re: L'aigle et la nue tatsy 14/7/2008 10:28
     Re: L'aigle et la nue alaplume 2/12/2008 17:11

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