Désolée si les pieds ne sont point comptés,
je ressens juste le besoin de liberté,
que le stylo glisse sans contrainte, c'est une nécessité,
car j'ai tout simplement l'envie de me laisser aller...
Me détendre, ne plus rien penser,
une duveteuse ambiance pour respirer
lentement, afin d'humer la sérénité.

Un profond apaisement m'envahit,
c'est tellement bon...je m'en réjouis.
Aucun bruit dérangeant ne surgit.

Mes doigts glissent sur cette feuille si douce...
après l'index, le majeur, l'annulaire, c'est au pouce
de s'imprégner de ce papier, de son velouté...
alors trottent dans mon âme une sensation de volupté.

Et le crayon danse,
d'une folle cadence,
il ne peut plus cesser
de vite valser.
Puis le désir de se poser,
stopper ce rythme endiablé...

C'est alors beaucoup plus lentement que la main,
délicatement et tendrement se plaît à caresser le vélin.
Décrivant, avec des "a" et des "o", des courbes arrondies,
de succulentes et langoureuses lettres charnues,
ainsi que des lignes plus franches et droites avec des "i",
d'une savoureuse apparence plus raide et ténue...
La page, peu à peu, se noircit.

Pourquoi cette impression de bien-être,
alors que ce texte ne peut être
un poème. Il est bien trop minable,
mais après tout je suis une incapable.
Pardonnez-moi d'être là,
je ne le mérite pas...

Cet écrit, de sens, est dénué,
moins qu'une intelligible nuée.
Tout tombe à l'eau,
où jeter l'ancre ?
S'est égaré mon stylo,
oh non, il n'a plus d'encre...

----------------
"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

"Le chemin vers le bonheur : gardez votre coeur libre de haine, votre esprit libre de tout souci. ...