Il a mis tant de temps,
tant de pluies, tant de printemps,
il a vécu les guerres,
vu grandir tant d'enfants,
a été le témoin des amours innocentes
gardien des souvenirs laissés dans le présents.
Blessé par tout cela, gravées sur sa surface,
les lettres entrelacées, des amoureux qui passent.
Et les coeurs des parents, qui ont laissés sur lui,
les traces de sentiments, qu'ils n'ont pas vu mourir.
Il a veillé aussi, sur les siestes d'été
protégeant avec soin, les têtes alourdies
empêchant le soleil, de mordre leurs visages,
laissant un goût de fruit et de fleurs sauvages.
Il a souffert aussi, de la colère du ciel
quand le vent déchainé, le faisait se courber,
lui arrachant soudain, les cheveux et le coeur
transpercé d'un éclair, aux premières lueurs.
Malgré son corps béant, dispersant la lumière,
il restait malgré tout, impétueux et fier,
se dressant au jardin, juste au millieu de nous,
le chêne centenaire, nous a donné beaucoup.
Et des hommes sont venus, ce matin aux aurores,
comme le bruit d'un essaim, d'un moteur qui ronronne
ont entaillés sa chair, lui ont coupé le pied
dans un bruit de tonnerre, soudain s'est effondré.
Il a fallut cent ans, à cet arbre de vie
pour que des hommes un jour, l'achève sans un merci.