Comme un pâle trophée tu portes sur ton front
Les lauriers desséchés d'un amour qui se pâme.
L'emblème du chagrin s'incruste dans ton âme
Et tu traînes, râlant ainsi qu'un moribond.

Sous le faix du chagrin, ce fléau ravageur,
Tu t'avances, caduc, vers le vieux cimetière
Et croisant sans frémir d'horribles ossuaires,
Verses un peu de pitié sur ces restes de coeur.

Morphée ne glissa point dans tes rêves la peine,
Mais le flambeau d'amour dont s'éclairait ton nom
S'affaiblit brusquement sous la violente haleine

Des années ravalant tes amours éphémères.
Tes larmes ont tissé les voiles du suaire
Où tes pas inconscients conduisent ta raison.