Les mots ne sont que les étagères de nos émotions
parfois un coup de vent en retire les poussières
que l'oubli du temps qui passe a posées doucement

chaque année à cette époque du changement,
du tourner la page d'un temps révolu
il était bien connu au pays des gens qui écrivent
et ouvrent l'Oasis des rêves impossibles
que les mots sont les fenêtres de nos maisons du dedans
que les mots en sont les clefs, également les murs
que le moment du grand changement du temps révolu
et du tourner la page d'un calendrier usé
est le temps du partage et l'Oasis ouvre de grands yeux sur le monde
l'oasis est une terre étrange aux mille bras aux dix mille regards aux cent mille mains
et personne ne peut dire comment il se fait
et personne ne veut savoir pourquoi il était
c'était comme ça, un fait un lieu parmi d'autres, un atoll, une île, un havre, un repas à l'heure, un verre d'eau après une longue marche
et l'année qui s'achève ne sait rien de tout cela
le temps continu son bonhomme de chemin accroché à son horizon
et les mots de l'Oasis s'inscrivent sur des claviers aux touches usées
le cliquetis chante et les mains dansent et les corps penchent

et les corps pensent les mots qui sont l'oasis de nos rêves
il y a un lieu où le désert repousse l'aride
et se construit l'échange sans fart d'un dialogue multiple avec l'autre

rénove tes lignes et lis l'Oasis aux mots multiples
Oasis additionne le temps qui s'accumule et
des dunes de mots, des lignes de vivantes présences
autour de l'Oasis
il y a des dunes de vivants
toujours en mouvement elles assurent la présence
sur l'écran rose des échanges sans prix
quand on donne tout dans le désert
l'essentiel fait le reste et la vie fidèle s'éternise
immuable bienfaisance malgré le monde des tracas
l'Oasis ne connaît pas de repos
et l'année ancienne peut s'endormir fière et contente
la jeune nouvelle saura assurer le présent au quotidien des petites mains
de l'Oasis où les mots s'écrivent avec le coeur
Bonne année
la source s'ouvre à nouveau pour des écrans emplis de douceurs

Philippe