Tout rouges encore de sang, ils viennent de l'enfer,
Marqués pauvres enfants, du sceau de Lucifer.
Le canon, le fusil, les bombes, les grenades,
Entonnent dans la nuit leurs tristes sérénades.

Ils viennent de l'enfer tout étonnés de vivre.
Dans un ruisseau de sang qui parle mieux qu'un livre
Ils ont appris la peur, la violence et la faim,
La mort, premier regard embrasant le matin.

Ils ne connaissent plus la douceur d'une mère,
Ils ont usé leurs cris aux lames de la guerre.
Jaunes, rouges ou noirs, ils ont les mêmes yeux,
Emplis de désespoir, vides de merveilleux.

Si vous leur demandez de raconter la guerre,
Ils répondront : " la vie, mais la vie sans lumière".
Si vous leur demandez de décrire la paix,
Ils vous diront : " la paix, mais qu'est-ce-que la paix ?

Mais qu'est-ce-que l'amour ? Existe-t'il vraiment
Un monde où le soleil brille pour les enfants ?
Un monde où l'amitiè caressant les matins
Ouvre sur l'horizon de splendides jardins?

Où tous, petits et grands pourront bientôt jouer,
Loin des cris, des combats, un monde liberté,
Où l'orage soudain laissant place à l'azur
Dessine un arc-en-ciel aux aubes du futur ?"

Mais le rêve ne peut s'habiller de peut-être...
Laisserons-nous mourir, laisserons nous permettre
Ces génocides fous, ces affreuses tueries ?
Hommes, réveillez-vous, et rendez leur la vie !