Plume de soie Inscrit le: 2/7/2007 De: Envois: 88 |
Etrangère Dans les yeux noirs des rues d’Alger qui suivent, insistent et percent l'étrangère attentive, humble et discrète le pas souple et léger, elle s’expose elle accepte l’indiscrétion muette telle une cible inaccessible et singulière
Le long des trottoirs encombrés où glissent les voiles, effleurent la robe bleu dans la chaleur implacable le soleil éclabousse un chao vaporeux
La ville est un coeur enfiévré La sourde pulsation a saisi l'étrangère
Même les bruits semblent lourds et feutrés. Se fondre dans ce corps multiple aux regards étonnés répondre d'un sourire à peine esquissé Marcher, Marcher dans les ruelles étranglées plombées par la chaleur, chavirer dans les odeurs de fruits trop murs, d'urine et de poussière mélangées enveloppée, captive du sein de la foule sans espoir de repli …
Et la misère alanguie sur les pavés souillés, équilibre fragile, danse héroïque dans un labyrinthe ahurissant c’est un cache-cache permanent avec la vie avec la mort avec le temps qui s’évapore.
Quand la beauté tout à coup éclate au détour d'une rue, comme un rappel du temps aux mémoires asphyxiées, passé imposant majesté arrogante dans son entêtement elle rappelle à l'étrangère l’histoire de ses ancêtres conquérants
El Djazaïr... Perle blanche des matins clairs Offerte au soleil levant Rampes,escaliers ruelles couvertes Conquise , envoutée , l’étrangère Sait Qu’elle n’oubliera jamais
Son cœur est prisonnier Il bat au rythme de la ville
Sur le grand balcon bleu elle domine le port la brume estompe les formes froides des bateaux d'acier En bas, sur les trottoirs humides sont assis quelques hommes désoeuvrés.
Lui Il la regarde sans rien dire Il la regarde se blottir comme une enfant calme et confiante dans la rumeur lourde et grouillante des nuits,
et puis
Il a promis
Il a promis De l’emmener à Illizi Loin du monde et des regards Ou dans le silence infini Sous l’ombre bleu du grand hoggard
Il dit : Tu es là Tu es là enfin ……………
Lilith ( Ses Mots à Lui)
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