Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1929 |
Ils se tenaient par la main Ils se tenaient par la main
Ils se tenaient par la main, marchaient par ennui Ils erraient dans le parc, l'esprit était ailleurs Dans un autre univers, ils adoraient la nuit Et ils attendaient peut-être des jours meilleurs
Ils pensent au passé, à leur vie d'autrefois Quand ils étaient vivants, car tous les deux sont morts Deux spectres sans corps, deux âmes toutefois Ils ont des souvenirs, ni regrets, ni remords
Ils sont là à regarder leur vieille demeure Ouverte aux quatre vents, les portes sont cassées Comme les fenêtres, ils gardent leur humeur Malgré le triste état de leurs tenues froissées !
Doux passé ! Te souviens-tu ?
Dans la nuit, deux spectres aux formes éthérées Déambulent dans le froid glacial des rues Se tiennent par la main, semblent désespérés Ils recherchent en vain le temps disparu
Te souviens-tu de la couleur sombre du noir Mois sans toit, que les cieux, nos cœurs affamés Moi sans toi, j'attendais ta venue, chaque soir Je brûlais de désir, le regard enflammé
Souvenirs de ces moments de douce misère Humbles mais heureux, l'amour n'avait point de Maître Folle jeunesse ! Nous n'étions guère diserts Mais que peut l'adversité quand s'aiment deux êtres
Deux cercueils déposés dans le même tombeau Ils ont trouvé l'amour éternel dans la mort Les amants sont de sortie, portent un flambeau Ils parlent de leur vie et n'ont aucun remord
Ce sont deux flammes errant dans le cimetière Un couple de spectres évoquant le passé Deux cœurs, quand la passion incendiaire Mène les âmes éprises à s'embrasser
Ils se souviennent de leurs lointaines folies De leurs souvenirs de douce mélancolie Ils marchent d'un pas éthéré dans la nuit noire
Et quand l'aube commence à percer les ténèbres Ils retournent dans leur sépulture funèbre S'endorment et rêvent à leur défunte histoire
Les amants de la nuit
Les amants de la nuit dans leur tombeau s'ennuient Ils rêvent de clarté et attendent minuit Que la mort est triste, le silence est brutal Quand les cœurs ne battent plus, le destin létal
Ils s'aiment tendrement et unis dans la vie Les décennies passent, un jour sans préavis L'un des deux part pour le voyage sans retour Et l'autre désespéré attend seul son tour
On peut les voir marcher le long du parc fleuri Bien qu'ils soient des spectres, à la lune, ils sourient L'amour est toujours là , malgré leurs os blanchis De l'oubli éternel, ils se sont affranchis !
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