Tulipe précieuse, ô femme en la nuit sombre,
Ton oeil, pur diamant, rutile aux parfums lourds,
Les langueurs de la plaine, intenses de velours,
Se mêlent á la soie idoine de ton ombre

Végétal inconnu, ô fleur mysterieuse,
Pétales en collier, ton âme est un miroir
D´oú l´on voit s´élever, que rosit l´air du soir,
La grâce illuminée, enfant victorieuse

Précieuse tulipe, étoile vagabonde,
Aux lunes que bleuit la trame du mystêre,
Tu regnes au jardin oú la senteur abonde
De l´eau coulée á vif, du soupir de la terre

Au pays sans montagne oú dort le cerf élaphe,
Ta gloire retentit comme un soleil fécond,
Etoffes á ta voix comme ailes d´ascalaphe
Tu semes ton refrain s´élevant au balcon