Plume d'argent Inscrit le: 22/1/2022 De: Envois: 243 |
Burkina Faso. P.161. Burkina Faso .
Fin 1986 à 87, je fus entraîné par trois copains aventuriers de mon boulot, dans un voyage à la limite, risqué, vu les tentatives de coup d'état en place dans la région depuis un certain moment. Bref j'ai respiré la poudre couleur ocre dans cette partie de l'Afrique anciennement nommée Haute Volta. Burkina Faso, la nouvelle appellation signifie je crois honneur et patrie en gros .(Patrie des hommes intègres)plus précisément. J'ai eu l'honneur même d'être mis en joue par six " Kalashnikov" alors que je me rendais fiévreux à l'hôpital de Bobo-Dioulasso . les frères du coin qui m'accompagnaient alors m'ont aussitôt conseillé le calme. Evidemment ! Dispersez-vous ! Présentez-vous !Etc. Finalement, une fois dans l'établissement ressemblant plutôt de loin que de près à un hôpital, j'ai pu recevoir une piqûre sans rappel non réellement désirée et de plus douloureuse à souhait. Tout au long de ce périple de Ouagadougou jusqu'à Banfora, frontière de la côte d'Ivoire ,avec Bobo vous l'aurez saisi, en sandwich, j'ai pu à travers la chaleur insupportable et le sable rouge qui s'engouffre dans tes poumons à te rendre malade à cause du vent, apprécier les changements de paysages de l'aspect rocailleux et désertique à la verdure et fraîcheur relative accompagnée de lacs et fleuves aux abords de Banfora où j'ai pu voir et apprécier quelques spécimens de poissons énormes, genre silures pouvant peser jusqu'à quatre vingt kilos (poisson-chat). Les véhicules que nous avons utilisés pour ce périple? la Jeep bien entendu, adaptée à ce genre de périple. Sans oublier le train surnommé la gazelle(cinquante kilomètres à l'heure) de Ouaga. à Bobo. s'arrêtant tous les trois kilomètres à cause des vendeurs de pastèque, d'oranges en animation qui venaient nous proposer leurs produits . Dans le train on y vit ,mange dort. La nuit,le jour dans cet interminable parcours. Même un pot de chambre était présent dans notre wagon. Ambiance assez folklorique il faut le souligner tout d'même. Un peuple sous une guerre pressentie,hyper "sympa" avec moi. Ils m'ont soigné avec du vin de mil (dolo),sorte de bière aigre qui m'a fait tout de suite penser à une sorte de cidre. Un peuple très accueillant malgré les événements houleux de cette époque. J'ai dormi dans des hôtels de fortune et même une maison de passe qui fut fermée plusieurs jours après, pour cause de drogue et prostitution. Sacré remue - ménage! je fus traité tel un roi par les habitants m'ayant pris en affection. Et qui ont même porté mes bagages à l'aéroport pour le retour car l'ambiance avec les autorités en revanche furent d'un tout autre ordre. Conclusion, nous sommes revenus en France sans encombre, et juste à temps de cette embardée éclair. Car aussitôt dès le lendemain, une bombe explosait à l'aéroport de Ouagadougou et tout départ était alors proscrit .
Jean-Robert Dray. 08h 35. Cergy le 25 Janvier 2024.
Ps.Peu de temps après que j'eus écrit ce texte,trois villages du Burkina furent attaqués par des djihadistes.La situation n'a guère évolué positivement pour le peuple africain que je garde dans mon cœur. Avant que toute correspondance ne soit bloquée, j'ai pu sauvegarder tout de même quelques lettres, témoignage d'une amitié partagée.
|