Je pense à toi, souvent sans honte,
Comme à un banana split dans une assiette d’enfant,
Comme à un baba au rhum
Dans le lit d’une belle princesse,
Je pense à toi sans honte
Comme à une plume d’oie dans un encrier d’école,
Partout où je passe,
Dans le salon de l’empereur d’Autriche,
Dans la salle des professeurs d’une école catholique,
Je pense à toi, sans honte,
Comme à une ile flottante, prête à avaler la nuit,
Je pense à toi, dans ma cuisine, comme une orange,
Comme un pamplemousse à presser,
Comme deux Paris Brest sur un tableau noir,
Comme à cette fraise dans la bouche,
Je pense à toi, souvent sans honte,
Comme ce que je mange quand j’ai faim,
Je t’aime ma tristesse.