MARINE
Exercice de « dilatation » d’après le poème
De Paul VERLAINE
L’Océan se déchaîne et sa force sonore
Palpite en rugissant, intrépide sous l’œil
De la lune blafarde en costume de deuil,
Et palpite au vertige, aux tempêtes encore,
Tandis, zébrant l’azur et qu’un soudain éclair
Brutal, avec ampleur dans ce décor sinistre,
Fend le ciel chahuté, plombé, couleur de bistre,
D’un long tracé de feu marbré au zigzag clair,
Et que sous cet enfer dans les flots chaque lame,
En bonds désordonnés, vaguement convulsifs,
Le long gémissement des malmenés récifs
Va, vient, affecté, mais malgré tout luit et clame,
Et qu’au dantesque chant montant au firmament
Où l’ouragan se perd quand son cauchemar erre,
Rugit durablement le fracas du tonnerre
Si colossalement ! Si formidablement…
ANDRÉ
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MARINE (Poème original de Paul VERLAINE)
L'Océan sonore
Palpite sous l’œil
De la lune en deuil
Et palpite encore,
Tandis qu'un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D'un long zigzag clair,
Et que chaque lame,
En bonds convulsifs,
Le long des récifs
Va, vient, luit et clame,
Et qu'au firmament,
Où l'ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement.
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)