Plume de platine Inscrit le: 17/11/2021 De: Marseille Envois: 2940 |
Jeanne insouciante La "glose" est un genre poétique apparu très tôt en poésie, dès 1175. Exercice de style parfaitement défini, il s'apparente à la parodie. C'est un poème connu paraphrasé en strophes de quatre vers, de telle façon que, du premier au dernier vers, chacun des vers du poème d'origine reparaît à son tour dans la "glose", comme dernier vers de chacune des strophes. JEANNE INSOUCIANTE
« Glose » sur un poème de Victor HUGO
Tout lui sourit et peu lui chaut de l’embarras, Tant que la vie sans ses soucis, bénie, l’honore. Elle fait fi de tout tracas : bon débarras ! Jeanne parle, elle dit des choses qu’elle ignore.
Elle prend tout avec grande légèreté, Ne se préoccupant que de ce qu’elle adore, Et parfois agissant avec naïveté, Elle envoie à la mer qui gronde, au bois sonore
L’interlocution menant à la contrainte. Ne désirant être la proie de tout tourment, Jeanne, habile, expédie, et pour chasser la crainte, À la nuée, aux fleurs, aux nids, au firmament
Chaque petit problème et se sent soulagée. Marchant parmi les fleurs, bien inconsciemment, Elle fredonne un air de quiétude gorgée À l’immense nature : un doux gazouillement.
Et le chant des oiseaux accompagne ses pas, Tandis que dans l’éther la lune, enfin, se lève, Quand semble chuchoter à la ronde, ici-bas, Tout un discours, profond peut-être, qu’elle achève.
Sans souci et bohème, elle prend tout son temps ; Se grise pour un rien et aux journées prélève Ce qu’offre le meilleur pour qu’il dure longtemps, Par un sourire où flotte une âme, où tremble un rêve.
Jamais désemparée, jamais le vague à l’âme, Elle aime parcourir, le regard éveillé, Ce sentier solitaire où son esprit se pâme : Murmure indistinct, vague, obscur, confus brouillé
Qui la guide et l’escorte au jour qui s’amenuise Et dont elle désire au babil détaillé, S’entretenir sans fin et sans qu’elle s’épuise… Dieu le bon vieux grand père, écoute émerveillé.
ANDRÉ _____________________
Victor HUGO
JEANNE FAIT SON ENTRÉE (Poème original)
Jeanne parle ; elle dit des choses qu'elle ignore ; Elle envoie à la mer qui gronde, au bois sonore, A la nuée, aux fleurs, aux nids, au firmament, A l'immense nature un doux gazouillement, Tout un discours, profond peut-être, qu'elle achève Par un sourire où flotte une âme, où tremble un rêve, Murmure indistinct, vague, obscur, confus, brouillé. Dieu, le bon vieux grand-père, écoute émerveillé. _____________________
---------------- Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)
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