je vis cachée
au milieu des gravats
pour ne pas exposer
la peur qui me foudroie
j’amuse les enfants
sous les bombardements
l’habitude a gagné
je ne sais plus sursauter
j’attends une bouffée d’air
et aussi un peu d’eau
il y a trop de poussières
et j’ai perdu mon seau
j’ai perdu mes repères
au nom d’une guerre
que je ne comprends pas
alors je compte mes pas
quand je tourne en rond
dans cet abri tout gris
où la porte sans gonds
laisse entendre des cris
je chante pour distraire
la famille de mon frère
timidement les sourires
osent enfin sortir
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Geneviève