Vil déferlements de vent sur la vallée,
Rafales sur le peu de branches fournies,
Les rares fruits de l’amour encore aimé,
De l’arbre à l’écorce tracé de fourmis,

Hier la pluie avait perlé sur son tronc,
Comme les larmes d’un cœur blessé,
Où la douleur se mêle au peu de bon,
Avec ses racines en sol à demi affaissé,

L’illustre vieux vit comme le monde,
Et sur sa fin il porte encore ses fruits,
A aimer en terre désolée et féconde,
Ses maux sont des cris dans le bruit,

Balancé ça et là comme le grand naïf,
Pas de cesse pour lui qui se fatigue,
En ces temps malheureux et agressif,
Il tient à croire en ses quelques figues,

Il est triste, mais debout comme toujours,
Son âge d’or n’est plus, il est à échéance,
Le temps de vivre pour les derniers jours,
Il reste peu, mais ses heures sont intenses,

Le vieux figuier…

LeCrieur…