L'oxymore n'est pas propre à la seule poésie, mais celle-ci en fait une grande consommation. On reconnait cette figure de style dans tout rapprochement de mots inattendu. Le "pouvoir" de l'oxymore permet une sorte de mise en relief due au paradoxe qu'il contient. En poésie on appelle aussi ce procédé une "alliance de mots" qui ne sont pas systématiquement contraires, mais dont la rencontre est inattendue.
Il s'agit plutôt d'un exercice créatif et de plaisir ludique, mais qui a été utilisé par de nombreux poètes, et, notamment, Victor HUGO, Albert SAMAIN ou encore LAMARTINE, pour ne citer qu'eux.OXYMORES D’HIVER
Dans le froid chaleureux caressant le bocage,
La lumière assombrie s’infiltre faiblement ;
Négligeable grandeur pour le terne avantage
D’invisibles splendeurs, le soir, au firmament.
L’écho silencieux qui s’associe aux ombres
D’un repos agité dans le vent frémissant,
Est la sage folie, éphémère aux pénombres,
Dont le seul choix possible est bien alanguissant.
Ma douce attention se fait alors distraite,
Et gaie mélancolie dans ce lieu qui séduit ;
La sévère tendresse en devient bien secrète :
L’hiver à l’avenir encor derrière lui...
ANDRÉ
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)