Notre langue française, si précise et si belle,
S'est toujours enrichie de locutions nouvelles
Venant toujours depuis Villon et Rutebeuf
Pour la revivifier, lui donner un sang neuf.

Mais maintenant, c'est trop ! Car elle est aujourd'hui
Polluée, affadie, proprement envahie
Par des mots traversant les mers, passant les monts,
Des mots le plus souvent qui sont anglo-saxons.

Une fille canon est devenue pin-up,
Une jeune entreprise devient une start-up,
Un film policier est appelé thriller,
Un tueur en série est un serial killer,
On ne dit plus ''d'accord'', ce jour, on dit OK
(sans que pas un de nous soit pour autant choqué).
Un violon d'Ingres devient maintenant un hobby,
Un groupe de pression est appelé lobby,
Un boss pour exercer sa tache de coaching
Réunit son brain-trust en salle de brifing.
Ceux d'entre nous qui sont en peine et en déroute
Ne sont pas dépressifs, non ! Ils sont burn-out...

Et dans ce même temps s'évanouissent des mots
Qu'on ne retrouve plus aux pages des dicos.
Ils sont d'une autre époque, vieillis et surannés,
Disparaissant ainsi que des roses fanées.
t
Pourtant, il en est un que j'aimerais revoir.
Il désignait jadis l'humidité du soir.
Il s'appelait ''serin''. Chers académiciens,
Pourriez-vous le remettre au rang qui fut le sien ?