Au pied des arbres gris
buissons aux feuilles jaunies
s’agitent fébrilement
et disent qu’ils sont vivants
ces arbres esseulés
aimeraient les remercier
mais ils sont endormis
dans le froid sous la pluie
ils ne frissonnent même pas
comme les buissons en bas
sous leur écorce épaisse
ils connaissent la paresse
d’un corps décharné
leurs feuilles sont tombées
et au loin des corbeaux
chantent bien faux
ces arbres sans couleur
ont mis leur uniforme
pour cacher la peur
qu’on les abandonne
dans un hiver glacial
qui leur fera du mal
pendant qu’ils penseront
à refaire des bourgeons
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Geneviève