Plume de platine Inscrit le: 8/4/2020 De: Envois: 2351 |
Sur le chemin de la pensée (99)
J’ai des flocons de souvenirs et des flocons de tendresse Qui embellissent mon existence depuis bien longtemps L’ivresse des flocons, je la dois à mon grand-père Ivre de bonheur, je lui disais : « Quand je serai grand, je voudrais être vieux, comme toi ! » Il me répondait : « Ah ! Çà ce n’est pas un métier et non plus une vie facile Mais, rassure-toi, avec le temps et un cœur solide on finit par y arriver Mais méfie-toi de Kol et Stérol, ils sont à l’affût. Ils agressent souvent dans une artère, mais on peut les éviter Si on a de la chance ou plutôt de la veine ! » C’est ce qu’il me répondait, entre deux baisers Souvenirs présents tout le temps ou à tous les temps Mais voilà l’âge fait tourner la page, et j’ai parfois Un trou de mémoire comme à l’instant pour clore ce billet C’est étrange, quand on a un trou, pour en sortir Il faut se creuser la tête et on agrandit le trou Maintenant mon petit texte est à l’eau, et moi avec Une chance, il pleut « Je plues, tu pleus, nous pleuvons, nous plumes ! » Pas de plongeon ce soir au profond du trou C’est mon cœur qui guide la main qui tient la plume Un jour béni quand les mots tombent en pluie. Des souvenirs d’école, émouvants me reviennent La première maîtresse au nom prédestiné : Mademoiselle Gény La deuxième Madame Lemaître. Fernand Duplouy notre troisième instituteur, un écrivain Baptisé d’un surnom de circonstance ce jour de pluie: « Pluvieumètre ! » Des instituteurs avec des noms pareils, ça ne s’invente pas La pluie sait tout faire : Pluie de souvenirs Pluie d’étoiles, pluie de cendres et pluie de baisers Pluie d’amour et pluie, c’est tout Et quand elle a bien arrosé, elle pluie bagages Au petit déjeuner on m’informe de ma nuit agitée Des tartines beurrées de Missel, de la chaussée aux moines De mots en chapelets, de l’île aux moines D’une crise de foi sévère dans un monastère … Tiens ça me reprend : « Quand je serai vieux, j'aimerai être jeune. »
|